Résumé Prix JMF 2012: JC Mouttet

Evaluation de la dimension spirituelle chez les personnes hospitalisées en psychiatrie

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Les Services Psychiatriques du Jura bernois Bienne Seeland (SPJBB) affirment l’importance de la dimension spirituelle dans leur philosophie de soin : «Les différents traitements sont élaborés avec le patient et s’inscrivent dans une approche bio-psycho-sociale et spirituelle. La personne est au centre de la préoccupation thérapeutique. Elle a droit au respect de sa vie privée, de son intimité, de sa culture et de ses croyances.»1 Engagé comme aumônier depuis plusieurs années dans cette institution, la présente recherche est venue valider un CAS en «Ethique et spiritualité dans les soins» de la formation continue de la Faculté de théologie de Fribourg (Suisse).2

L’intérêt de ce travail est de démontrer la pertinence de prendre en compte la part spirituelle de toute personne dans le cadre de sa prise en charge globale en clinique psychiatrique publique. Aux SPJBB, avec le soutien de la Direction, cette recherche s’est appuyée sur une expérience pilote qui a donné une ouverture nouvelle à l’accompagnement spirituel des patients. A présent, si le Service d’aumônerie œcuménique existe toujours, les aumôniers sont désormais reconnus comme accompagnants spirituels et sont intégrés dans la prise en charge pluridisciplinaire avec la possibilité de participer aux différents colloques au même titre que les autres thérapeutes.3

Cette recherche intitulée «Evaluation de la dimension spirituelle chez les personnes hospitalisées en psychiatrie» prend appui sur des travaux similaires ayant prouvés, dans d’autres institutions de soins somatiques et psychiatriques, comment la dimension spirituelle participe au rétablissement de la santé. Le STIV4, comme modélisation des besoins spirituels, a abondamment nourri la présente analyse qui a pu bénéficier du coaching de son concepteur, Monsieur Etienne Rochat.

La force de ce travail réside dans son approche pragmatique. Tout d’abord il cherche à clarifier la terminologie et la compréhension, pour les soignants, de ce qu’est la spiritualité en la distinguant de la religiosité. Sur cet acquis de langage commun avec les soignants, il devient alors possible d’appréhender la dimension spirituelle des patients. L’élaboration d’un outil méthodologique permet d’objectiver les éléments spirituels qui peuvent participer ou faire obstacle à la thérapie. Enfin, un bref test clinique démontre comment la spiritualité, intégrée à l’offre thérapeutique pluridisciplinaire participe, finalement, au possible rétablissement de la santé ou à un confort de vie retrouvé pour le patient. Ainsi donc, l’approche bio-psycho-sociale et spirituelle permet un gain éthique et thérapeutique pour l’institution de soins et une prise en charge encore plus humaine pour les patients.